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Page:Vasari - Vies des peintres - t5 t6, 1841.djvu/527

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boration des loges vaticanes, et dans son admirable exécution de l’Histoire de Jacob, la gloire d’avoir fondé dans sa patrie une école savante, et qui peut offrir une assez longue succession d’imitateurs habiles et intéressants du grand maître d’Urbin.

Tandis que Pellegrino retrempait les principes de son école natale au goût et à la science raphaëlesques, Andrea de Salerne enrichissait aussi les ateliers de sa patrie des fécondes importations de Rome. Naples le met au premier rang parmi ceux qui aiguillonnèrent le plus son école tardive, et il peut être compté comme le premier dans cette série abondante d’artistes s’exerçant sur des errements nouveaux, qu’on peut signaler dans toute l’étendue du royaume à partir des dernières années du seizième siècle. Andrea de Salerne, homme d’un grand talent et d’une facilité merveilleuse, avait aidé le peintre d’Urbin, particulièrement dans les travaux de la Paix et du Vatican. Peut-être égal en génie à Jules Romain, et certainement supérieur aux autres aides de Raphaël, à ceux qui, sous sa direction, se bornant à l’aider, ne lui apportaient pas, comme Jean d’Udine et le Caravage par exemple, les ressources plus indépendantes de leurs études spéciales, Andrea de Salerne devait naturellement, à son retour dans sa patrie, se mettre en possession d’une grande influence. Partout où il s’arrêta, soit dans sa ville, soit à Naples, soit à Gaëte, il fut chargé des plus belles entreprises, et il fonda des ateliers florissants, d’où sortirent des hommes pleins de mérite, et qui honorent la peinture napolitaine. Cet