Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/239

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guerres et de troubles ; mais dans le comte Guido et les ducs Jean Ier et Wenzel, la Flandre et le Brabant possédaient des princes éclairés qui aimaient les arts et, sous leur règne, les villes, par suite des privilèges antérieurement et nouvellement accordés, acquirent par le commerce et l’industrie une puissance et une richesse presque égales à celles des républiques italiennes ; les conséquences heureuses qui en résultèrent sont faciles à remarquer. Les miniatures des Pays-Bas sont exécutées dans le style, les principes et les procédés de l’école française ; cependant elles se distinguent éminemment par la plus louable recherche de l’expression et des contrastes, et par une préoccupation plus grande de la couleur et de l’effet. La Bibliothèque Royale de Paris ne possède pas de miniatures des Pays-Bas de cette époque ; nous en avons vu à la Bibliothèque des anciens ducs de Bourgogne à Bruxelles, entre autres un Psautier, petit in-folio (no 8070), écrit vers 1300.

Bien qu’à la même époque aussi les villes d’Allemagne aient augmenté leur importance et construit les admirables cathédrales gothiques de Cologne, de Strasbourg, de Fribourg, etc., on voit que les désordres et les troubles intérieurs paralysent l’essor de l’époque précédente, et amènent une décadence dans l’art qui les empêche de faire en peinture des progrès aussi rapides que la plupart des autres nations de l’Europe. Les monuments germaniques de ce temps ressemblent bien, en général, aux monuments contemporains de la France et des Pays-Bas, mais ils leur sont très-inférieurs sous le rap-