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Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/93

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ont espéré un moment se retremper et se transformer. Une voie plus large, plus cligne, se montre avec les symptômes de la révolution française. De généreux novateurs essayèrent d’en finir avec les déplorables, les ignobles errements des académies de l’ancien régime. L’esprit académique reprit bientôt la chose en sous-œuvre, et la donnée de David est exploitée aujourd’hui comme la donnée du Poussin le fut sous les règnes honteux des Vanloo, des Natoire, des Parrocel, des Pierre, des Bardon, des Lépicié, des Lagrénée, et de tous ces manœuvres sans génie et sans talent qui ont déshonoré notre école officielle dans le dernier siècle. Ce ravage s’est fait sourdement pendant l’Empire et la Restauration.

Depuis, un nouveau mouvement donna quelques espoirs aux confiances faciles. Les expositions annuelles de notre école, à partir de 1830, excitèrent la jeunesse à déserter les leçons de l’académie, que la presse unanime et l’opinion consciencieuse de tous les vrais amis de l’art avaient pleinement discréditées. L’académie ébranlée laissa faire prudemment, certaine de réparer avant peu cette brèche. Le bon sens du public avait réclamé ces expositions. Le bon plaisir du prince s’empressa de les mettre sous le pied des académiciens. La jeunesse indépendante, débilitée et frustrée autrefois à la porte de l’académie, l’est aujourd’hui à la porte du Louvre, sa succursale, par les plus indignes fraudes et les plus odieuses brutalités. Les plus belles promesses, les promesses de toute une génération, saluées par la franche sympa-