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Page:Vatsyana - Le Kama Soutra, 1979.djvu/161

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la main et la portera sur ses jeux et sur son front, et, sous le prétexte de se préparer quelque médecine, il la priera de se charger de l’ouvrage, en ces termes : « C’est à vous de faire cette besogne, à vous, et à nul autre. » Quand elle devra se retirer, il la laissera partir, en la priant vivement de revenir le voir. Ce semblant de maladie sera continué pendant trois jours et trois nuits. Dans la suite, comme elle prendra habitude de venir souvent le voir, il tiendra avec elle de longues conversations, car, dit Ghotakamukha, « si passionnément qu’un homme aime une fille, il ne vient jamais à bout d’en triompher sans une grande dépense de paroles ». Enfin, lorsque l’homme trouve la fille entièrement conquise, il peut alors commencer à en jouir. Quant à dire que les femmes se montrent moins timides qu’à l’ordinaire le soir, la nuit et dans l’obscurité, qu’elles sont à ces moments-là désireuses du congrès, qu’elles ne s’opposent plus aux hommes et qu’il faut en jouir seulement à ces heures-là, c’est pur bavardage.

Lorsqu’un homme ne pourrait, par lui seul, arriver à ses fins, il devra, au moyen de la fille de la nourrice ou d’une amie en qui elle a confiance, se faire amener la jeune fille sans lui révéler son dessein, et il procédera de la manière ci-dessus décrite. Ou bien, dès le début, il enverra sa propre servante vivre avec elle comme demoiselle de compagnie, et celle-ci lui en facilitera la conquête.