Page:Verhaeren - Les Tendresses premières, 1904.djvu/91

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Et, sous le flux du soir vermeil,
Qui survenait, par la lucarne étroite,
Une dernière fois, son corps avide et moite
Brûlait et se fondait, dans le soleil.


Je m’enfuyais, sitôt la nuit venue.
Les gars s’en revenaient des champs ;
Les attelages rentraient, par les chemins penchants ;
Les étables meuglaient, appelant la venue
Des servantes qui remuaient leurs seaux de lait ;
Les yeux soudains des chats étincelaient,
Dans les greniers baignés d’amour encore ;
L’heure de l’ombre, avec lourdeur,
Tombait ; et jusqu’à la prochaine aurore,
Elle apaisait l’élan et la splendeur des flores
Toujours droites, de notre ardeur.