Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Toi, notre vierge et notre orgueil,
Toujours si fière et si droite, au seuil
De l’horizon tonnant de nos grands rêves ;
Notre-Dame la Mort, toi, qui te lèves,
Au ballant de nos tambours,
Obéissante — et qui, toujours,
Nous fus belle d’audace et de courage,
Notre-Dame la Mort, cesse ta rage,
Et daigne enfin nous voir et nous entendre
Puisqu’ils n’ont point appris, nos fils, à se défendre. »

— La Mort, dites, les vieux verbeux,
La Mort est soûle,
Comme un flacon qui roule
Sur la pente des chemins creux.
La Mort n’a pas besoin
De votre mort au bout du monde,
C’est au pays qu’elle enfonce la bonde
Du tonneau rouge.
La Mort est bien assise, au seuil
Du Cabaret des Trois Cercueils,
Elle exècre s’en aller loin,