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poèmes

Elle a sa vie et sa splendeur patente
Elle est la reine, et vers son étincellement
Marchent les critiques et les philosophies »

Les chats d’ébène et d’or ont traversé le soir,
Avec des cris de vis et de fermoir,
Ils ont griffé mon cœur et le miroir
De mes yeux clairs vers les étoiles ;
Ils ont mordu, jusques au sang,
Mon rêve atrocement agonisant,
Ils ont mordu mon cœur et mon rêve et mes moëlles :
Les chats d’ébène et d’or
Ont déchiré mon cœur à mort.

« Et fleur dernière en la forêt des êtres,
Après des millions de jours épars
En semailles vers les hasards,
L’homme se greffe clair sur ses humbles ancêtres