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les flambeaux noirs

Et lent, s’épanouit en suprêmes cerveaux.
Matériel pourtant et de même substance
Que l’univers qui s’ignore dans l’existence
Et se roule, par l’infini des renouveaux,
Dites, vers quels seuils de nocturnes tombeaux ?
Et des mondes encore et puis des mondes
Tournent autour de lui leurs mutuels flambeaux,
Et l’homme est l’égaré de leurs routes profondes
Et le perdu de leur immensité.

Les chats en noir ont traversé le soir,
Quand le moulin des maladies,
Fauchait le vent des incendies,
Éperdument, sa voile au nord.
Lorsque j’étais celui qui se casse la tête
Aux blocs d’hiver de la tempête
Et qui recommence, toujours,
Sa même mort de tous les jours.