Page:Verhaeren - Poèmes légendaires de Flandre et de Brabant, 1916.djvu/137

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JAN SNUL.


La croix de paille est là, barrant la porte ;

Signe de deuil : Jan Snul est mort.
Ses chiens hurlent ; le vent du Nord

Rafle leur plainte et vers les bois l’emporte.


Jan Snul ? Tant de saisons avaient tanné

Son front rugueux et raviné,
Qu’on donnait l’âge

Des vieux chemins à son visage.


Bougon et fruste, âpre et balourd,
Talons pesants et menton gourd,