Page:Verlaine - Jadis et Naguère, 1891.djvu/155

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Il enseignait : « Juste, prends patience.
« Ton heure est proche. Et mets ta confiance
« En ton bon cœur. Sois vigilant pourtant,
« Et ton salut en sera sûr d’autant.
« Femmes, aimez vos maris et les vôtres
« Sans cependant abandonner les autres…
« L’amour est un dans tous et tous dans un,
« Afin qu’alors que tombe le soir brun
« L’ange des nuits n’abrite sous ses ailes
« Que cœurs mi-clos dans la paix fraternelle. »

Au mendiant errant dans la forêt
Il ne donnait un sol que s’il jurait.
Il ajoutait : « De ce que l’on invoque
« Le nom de Dieu, celui-ci ne s’en choque,
« Bien au contraire, et tout est pour le mieux.
« Tiens, prends, et bois à ma santé, bon vieux. »
Puis il disait : « Celui-là prévarique
« Qui de sa chair faisant une bourrique
« La subordonne au soin de son salut
« Et lui désigne un trop servile but.

« La chair est sainte ! Il faut qu’on la vénère.
« C’est notre fille, enfants, et notre mère,