Page:Verlaine - Jadis et Naguère, 1891.djvu/94

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« L’aurore éclate. Une fanfare
Épouvantable met sur pied
La troupe entière qui s’effare.
Chacun s’équipe comme il sied.

« Derrière les hautes futaies
Nous nous sommes dissimulés
Tandis que les prochaines haies
Cachent les corbeaux affolés.

« Le soleil qui monte commence
À brûler. La terre a frémi.
Soudain une clameur immense
A retenti. C’est l’ennemi !

« C’est lui, c’est lui ! Le sol résonne
Sous les pas durs des conquérants.
Les polémarques en personne
Vont et viennent le long des rangs.

« Et les lances et les épées
Parmi les plis des étendards
Flambent entre les échappées
De lumières et de brouillards.