Page:Verne - Bourses de voyage, Hetzel, 1904, tome 2.djvu/319

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Ceci demande une explication, la voici :

Par excès de précaution et dans sa fantastique manie d’ordre poussé à l’extrême en toutes choses, le méticuleux économe d’Antilian School, ne trouvant pas son testament suffisant pour régler ses affaires, avait imaginé de divorcer avant son départ. De cette façon, en cas que l’on fût sans nouvelles de lui, et même s’il ne devait jamais revenir, Mrs Patterson n’aurait pas à attendre des années et des années pour se trouver libérée de toute tutelle comme il est arrivé à des femmes de grands voyageurs dans d’aussi tristes circonstances. M. Patterson ne pouvait se faire à l’idée que, pendant son absence, sa succession ne serait point immédiatement réglée comme il convient pour des choses qui doivent être conduites avec ordre et méthode et que la chère compagne de sa vie, pour récompense de sa fidélité et de son affection, ne fût pas en mesure de disposer d’elle-même et de sa petite fortune comme il convient à une veuve.

Si les idées de M. Patterson étaient trop profondément enracinées pour qu’on songeât à lui opposer n’importe quelle bonne raison, sa digne épouse avait, elle aussi, ses prin-