Page:Verne - Clovis Dardentor, Hetzel, 1900.djvu/134

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— Bon… bon !… Attendez au moins que nous ayons visité ensemble la ville et ses environs. — À demain…

— À demain ! » dit Jean Taconnat.

Et Clovis Dardentor se fit conduire chez Mme Elissane.

« Oui, comme dit cet aimable homme, nous voici à Oran ! répéta Marcel Lornans.

— Et lorsqu’on est quelque part, ajouta Jean Taconnat, la question est de savoir ce qu’on va y faire…

— Il me semble, Jean, que cette question est depuis longtemps résolue… Notre engagement à signer…

— Sans doute, Marcel… mais…

— Comment ?… est-ce que tu songerais toujours à l’article 345 du code civil ?…

— Quel est cet article ?…

— Celui qui traite des conditions de l’adoption…

— Si cet article est l’article 345, répondit Jean Taconnat, oui… je songe à l’article 345. L’occasion qui ne s’est pas présentée à Palma peut se présenter à Oran…

— Avec une chance de moins, dit Marcel Lornans en riant. Tu n’as plus de flots à ta disposition, mon pauvre Jean, et te voilà réduit aux combats ou aux flammes ! Par exemple, si, cette nuit, le feu prend à l’hôtel, je te préviens que je chercherai à te sauver d’abord, et à me sauver ensuite…

— C’est d’un véritable ami, Marcel.

— Quant à M. Dardentor, il me paraît homme à se sauver tout seul. Il possède un sang-froid de première qualité… nous en savons quelque chose.

— D’accord, Marcel, et il en a donné la preuve lorsqu’il est entré à Sainte-Eulalie pour y recevoir la bénédiction. Cependant, s’il ne se doutait pas d’un danger… s’il était surpris par le feu… s’il ne pouvait être secouru que du dehors…

— Ainsi, Jean, tu n’abandonnes pas l’idée que M. Dardentor devienne notre père adoptif ?…