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Enfin il atteignit la route et s’arrêta devant l’habitation de sa mère. L’incendie n’avait pas gagné de ce côté. La maison était intacte, perdue dans l’ombre. Ses fenêtres ne laissaient pas filtrer un seul rayon de lumière.

Jean, portant M. de Vaudreuil, arriva devant la barrière qui clôturait la petite cour ; il la repoussa, il se traîna jusqu’à la porte, il fit le signal convenu.

Un instant après, M. de Vaudreuil et Jean étaient en sûreté dans la maison de Bridget Morgaz.


III
m. de vaudreuil à maison-close.


« Ma mère, dit Jean, après avoir déposé le blessé sur le lit que son frère ou lui occupaient, lorsqu’ils venaient passer la nuit à Maison-Close, ma mère, il y va de la vie de cet homme, si les soins lui manquent !

— Je le soignerai, Jean !

— Il y va de ta vie, ma mère, si les soldats de Witherall le découvrent chez toi !

— Ma vie !… Est-ce que ma vie compte, mon fils ? » répondit Bridget.

Jean ne voulut pas lui apprendre que son hôte était M. de Vaudreuil, une des victimes de Simon Morgaz. C’eût été lui rappeler d’infamants souvenirs. Mieux valait que Bridget ne le sût pas. L’homme