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à la mer. Quelques instants après, le comte Timascheff et le capitaine Servadac débarquaient sur un plateau verdoyant, qui ne mesurait pas un hectare de superficie. Quelques buissons de myrtes et de lentisques, que dominaient trois ou quatre vieux oliviers, le coupaient çà et là. Il semblait qu’il fût abandonné de toute créature vivante.

Les explorateurs allaient donc le quitter, lorsque des bêlements frappèrent leur oreille, et, presque aussitôt, ils aperçurent une chèvre qui bondissait entre les roches.

C’était un unique échantillon de ces chèvres domestiques, si bien nommées « vaches du pauvre », une jeune femelle à pelage noirâtre, à cornes petites et régulièrement arquées, qui, loin de s’enfuir à l’approche des visiteurs, courut au-devant d’eux, et par ses bonds, par ses cris, sembla les inviter à l’accompagner.

« Cette chèvre n’est pas seule sur cet îlot ! s’écria Hector Servadac. Suivons-la ! »

Ce qui fut fait, et, quelques centaines de pas plus loin, le capitaine Servadac et le comte Timascheff arrivaient près d’une sorte de terrier, à demi recouvert par un bouquet de lentisques.

Là, une enfant de sept à huit ans, figure illuminée de grands yeux noirs, tête ombragée d’une longue chevelure brune, jolie comme un de ces charmants êtres dont Murillo a fait des anges dans ses Assomp-