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lieues en avant de l’ancien rivage italien. Un autre continent s’était donc substitué à la Péninsule, dont il ne restait plus aucun vestige. Toutefois, sur le parallèle de Rome, se creusait un vaste golfe, qui s’enfonçait bien au delà de l’emplacement qu’aurait dû occuper la Ville éternelle. Puis, la nouvelle côte ne revenait mordre sur l’ancienne mer qu’à la hauteur des Calabres, pour se prolonger jusqu’à l’extrémité même de la botte. Mais plus de phare de Messine, plus de Sicile, pas même le sommet émergé de cet énorme Etna, qui se dressait, cependant, à une hauteur de trois mille trois cent cinquante mètres au-dessus du niveau de la mer.

Et soixante lieues plus au sud, la Dobryna revoyait l’entrée du détroit qui s’était si providentiellement offert à elle pendant la tempête, et dont l’amorce orientale s’ouvrait sur la mer de Gibraltar.

De ce point jusqu’au détroit de Gabès, le nouveau périmètre de la Méditerranée avait été déjà reconnu par les explorateurs. Le lieutenant Procope, justement avare de son temps, coupa donc en droite ligne jusqu’au parallèle, où il retrouva les rivages non explorés du continent.

On était au 3 mars.

De ce point, la côte, délimitant la Tunisie, traversait l’ancienne province de Constantine à la hauteur de l’oasis du Ziban. Puis, par un angle brusque, elle redescendait jusqu’au trente-deuxième parallèle et se