Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/139

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cien professeur ne l’attire pas peu à peu avec sa maudite lunette ?

— Ah ! pour cela, non ! répondit le capitaine Servadac en éclatant de rire.

— Suffit, mon capitaine, suffit ! dit Ben-Zouf, qui secoua la tête d’un air peu convaincu. Cela ne me paraît pas aussi sûr qu’à vous, et je me tiens à quatre pour…

— Pour ? demanda Hector Servadac.

— Pour ne pas lui démolir son instrument de malheur !

— Briser sa lunette, Ben-Zouf !

— En mille morceaux !

— Eh bien, essaye, et je te fais pendre !

— Oh ! pendre !

— Ne suis-je pas gouverneur général de Gallia ?

— Oui, mon capitaine ! » répondit le brave Ben-Zouf.

Et de fait, s’il eût été condamné, il se fût mis lui-même la corde au cou, plutôt que de dénier un instant le droit de vie et de mort à « Son Excellence » !

Au 1er octobre, la distance entre Jupiter et Gallia n’était plus que de dix-huit millions de lieues. La planète se trouvait donc éloignée de la comète cent quatre-vingts fois plus que la lune ne l’est de la terre dans son plus grand écart. Or, on sait que si Jupiter était ramené à la distance qui sépare la lune de la sphère terrestre, son disque présenterait un diamètre trente-quatre fois aussi grand que celui de la lune, soit, en surface, douze cents fois le disque lunaire. Aux yeux