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des observateurs de Gallia, il montrait donc alors un disque de grande superficie.

On voyait distinctement les bandes à teintes variées qui le zébraient parallèlement à l’équateur, bandes grisâtres au nord et au sud, alternativement sombres ou lumineuses aux pôles, en laissant dans une lumière plus intense les bords mêmes de l’astre. Des taches, fort reconnaissables, altéraient çà et là la pureté de ces bandes transversales et variaient de forme et de grandeur.

Ces bandes et ces taches n’étaient-elles que le produit des troubles atmosphériques de Jupiter ? Leur présence, leur nature, leur déplacement devaient-ils s’expliquer par l’accumulation de vapeurs, par la formation de nuages emportés sur des courants aériens, qui, semblables aux alizés, se propageaient en sens inverse de la rotation de la planète sur son axe ? c’est ce que Palmyrin Rosette ne pouvait pas plus affirmer que ses collègues des observatoires terrestres. S’il revenait à la terre, il n’aurait même pas eu la consolation d’avoir surpris l’un des plus intéressants secrets du monde jovien.

Pendant la seconde semaine d’octobre, les craintes furent plus vives que jamais. Gallia arrivait en grande vitesse au point dangereux. Le comte Timascheff et le capitaine Servadac, généralement un peu réservés, sinon froids, l’un vis-à-vis de l’autre, se sentaient rapprochés par ce danger commun. Ils faisaient un inces-