Page:Verne - Hector Servadac, Tome 2.pdf/169

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

limite du système solaire. Et cependant, quelque grand que soit le diamètre de ce monde, il est insignifiant, si on le compare à celui du groupe sidéral auquel on rattache l’astre radieux.

Le soleil, en effet, semble faire partie de cette grande nébuleuse de la voie lactée, au milieu de laquelle il ne brille que comme une modeste étoile de quatrième grandeur. Où donc aurait été Gallia, si elle eût échappé à l’attraction solaire ? À quel nouveau centre se fût-elle attachée en parcourant l’espace sidéral ? Peut-être à la plus rapprochée des étoiles de la voie lactée.

Or, cette étoile, c’est Alpha de la constellation du Centaure, et la lumière, qui fait soixante-dix-sept mille lieues à la seconde, emploie trois ans et demi à lui venir du soleil. Quelle est donc cette distance ? Elle est telle que, pour la chiffrer, les astronomes ont dû prendre le milliard comme unité, et ils disent qu’Alpha est à huit mille « milliards » de lieues.

Connait-on un grand nombre de ces distances stellaires ? Huit au plus ont été mesurées, et, parmi les principales étoiles auxquelles cette mesure a pu être appliquée, on cite Wéga, placée à cinquante mille milliards de lieues, Sirius, à cinquante-deux mille deux cents milliards, la Polaire, à cent dix-sept mille six cents milliards, la Chèvre, à cent soixante-dix mille quatre cents milliards de lieues. Ce dernier nombre est déjà composé de quinze chiffres.