Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/111

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tenir les grains à un cours moyen dans tout son empire. De plus, il a pour les pauvres de sa bonne cité de Cambaluc une affection toute particulière. « Il fait faire un recensement de tous les ménages de la ville qui sont pauvres et qui n’ont de quoi manger ; tel est de six personnes, tel de huit, tel de dix, plus ou moins. Il leur fait donner du froment et d’autres blés, tant comme ils en ont besoin, en grande quantité ; et tous ceux qui veulent aller demander du pain du seigneur à la cour, on ne leur en refuse jamais. Or, chaque jour, il va plus de trente mille personnes en chercher, et cette distribution a lieu toute l’année, ce qui est une grande bonté du seigneur d’avoir ainsi pitié de ses sujets pauvres. Aussi l’adorent-ils comme un Dieu. » En outre, l’empire tout entier est administré avec soin ; ses routes sont bien entretenues et plantées d’arbres magnifiques qui servent surtout à les faire reconnaître dans les contrées désertes. De la sorte, sans parler des forêts, le bois ne manque pas aux habitants du royaume, et d’ailleurs, dans le Cathay principalement, on exploite de nombreuses houillères, qui fournissent du charbon en abondance.

Marco Polo résida pendant un temps assez long dans la ville de Cambaluc. Il est certain que, par sa vive intelligence, son esprit, sa facilité à s’assimiler les divers idiomes de l’empire, il plut particulièrement à l’empereur. Chargé de diverses missions, non-seulement en Chine, mais aussi dans les mers de l’Inde, à Ceylan, aux côtes du Coromandel et du Malabar et dans la partie