Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/245

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gne, ne rapportant que de très-incomplètes informations, quand un ouragan terrible engloutit dans le port les vaisseaux qui l’avaient amené. Il ne restait plus que deux caravelles à l’île Espagnole. Christophe Colomb, revenu au milieu de la colonie, agissant avec une grandeur d’âme qu’on ne saurait trop admirer, mit l’un de ces navires à la disposition du commissaire royal, à la condition qu’il s’embarquerait sur l’autre pour aller se justifier auprès du roi.

Les choses en étaient à ce point, quand de nouvelles mines d’or furent découvertes dans l’île Espagnole. L’Amiral suspendit son départ. La convoitise eut la puissance de couper court à toutes discussions. Il ne fut plus question ni du roi d’Espagne ni de l’enquête qu’il avait ordonnée. Des officiers se rendirent aux nouveaux terrains aurifères ; ils y trouvèrent des pépites dont quelques-unes pesaient jusqu’à vingt onces, et un bloc d’ambre d’un poids de trois cents livres. Colomb fit élever deux forteresses afin de protéger les mineurs, l’une sur la limite de la province de Cibao, l’autre sur les bords de la rivière Hayna. Cette précaution prise, ayant hâte de se justifier, il partit pour l’Espagne.

Les deux caravelles quittèrent le port Sainte-Isabelle le 10 mars 1496. Christophe Colomb avait à son bord deux cent vingt-cinq passagers et trente Indiens Le 9 avril, il toucha à Marie-Galante, et, le 10, il alla faire de l’eau à la Guadeloupe, où il eut un engagement assez vif avec les naturels. Le 20, il quitta cette île peu hospitalière, et, pendant un mois, il lutta contre les vents