Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/300

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

bord un jeune Maure, afin que le roi sût, par lui, combien il désirait son amitié.

Les cinq jours de repos que les Portugais passèrent à Mélinde leur apportèrent le plus grand soulagement, puis ils remirent à la voile. Un peu après avoir dépassé Mombaça, ils furent forcés de brûler le Sam-Raphael, car les équipages étaient trop réduits pour pouvoir manœuvrer trois bâtiments. Ils découvrirent l’île de Zanzibar, mouillèrent dans la baie Sam-Braz, et le 20 février, grâce à un vent favorable, ils doublèrent le cap de Bonne-Espérance et se trouvèrent de nouveau dans l’océan Atlantique.

Par sa continuité, la brise semblait hâter le retour des voyageurs. En vingt-sept jours, ils avaient atteint les parages de l’île Santiago. Le 25 avril, Nicolas Coelho, qui montait le Berrio, jaloux d’apporter le premier à Emmanuel la nouvelle de la découverte des Indes, se sépara de son chef et, sans toucher aux îles du cap Vert, comme il était convenu, il fit directement voile pour le Portugal, qu’il atteignit le 10 juillet.

Pendant ce temps, l’infortuné Gama était plongé dans la plus profonde douleur. Son frère Paul da Gama, qui avait partagé ses fatigues et ses angoisses et qui allait être associé à sa gloire, voyait s’éteindre lentement sa vie. À Santiago, Vasco da Gama, revenu sur des mers connues et fréquentées, remit à Joao de Saa le commandement de son navire et fréta une rapide caravelle afin de hâter le moment où son cher malade reverrait les rives de la patrie.