Page:Verne - Histoire des grands voyages et des grands voyageurs, Hetzel, 1870, tome 1.djvu/69

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bâtie par Alexandre le Grand. La ville, dit-il, est très-commerçante, et on y vient de toutes les parties du monde. Ses places et ses rues sont très-fréquentées, et si longues qu’on n’en voit pas le bout. Une digue s’avance d’un mille en mer et supporte une haute tour, élevée par le conquérant, et au sommet de laquelle était disposé un miroir de verre « d’où l’on pouvait voir à cinquante journées d’éloignement tous les vaisseaux qui venaient de la Grèce ou de l’Occident pour faire la guerre ou pour nuire autrement à la ville. Cette tour de lumière, si l’on en croit le voyageur, sert encore jusqu’à présent de signal à tous ceux qui naviguent à Alexandrie, car on la découvre, à cent milles de là, jour et nuit, par le moyen d’un grand flambeau allumé, etc. » Que seraient nos phares, auprès de cette tour de lumière, eux qui ne portent pas à plus de trente milles, même quand l’électricité leur fournit la lumière ?

Damiette, Sunbat, Ailah, Refidim, le bourg de Thor, au pied du Sinaï, furent visités par le voyageur juif. Revenu à Damiette, il prit la mer, et, vingt jours après, il débarqua à Messine. Voulant continuer encore le recensement de ses coreligionnaires, il remonta par Rome et Lucques à la Maurienne, au Saint-Bernard, et il cite un grand nombre de villes de l’Allemagne et de la France où les juifs se sont réfugiés ; ce qui, d’après le relevé fait par Chateaubriand sur l’itinéraire de Benjamin de Tudele, porterait leur nombre à sept cent soixante-huit mille cent soixante-cinq.

Enfin, pour terminer, le voyageur parle de Paris, qu’il