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KÉRABAN-LE-TÊTU.

Les chevaux de l’attelage le sentaient bien. Au milieu des grognements de la bande, ils s’ébrouaient, ils se jetaient de côté, à faire craindre qu’ils ne rompissent ou leurs traits ou les brancards de la chaise.

Soudain, plusieurs détonations éclatèrent. Van Mitten et Bruno venaient de décharger chacun deux coups de leur revolver sur ceux des sangliers qui se lançaient à l’assaut. Ces animaux, plus ou moins blessés, firent entendre des rugissements de rage, en se roulant sur le sol. Mais les autres, rendus furieux, se précipitèrent sur la voiture et l’attaquèrent à coups de défenses. Les panneaux furent percés en maints endroits, et il devint évident qu’avant peu ils seraient défoncés.

« Diable ! diable ! murmurait Bruno.

— Feu ! feu ! » répétait le seigneur Kéraban, en déchargeant ses pistolets, qui rataient généralement une fois sur quatre, — bien qu’il n’en voulût pas convenir.

Les revolvers de Bruno et de Van Mitten blessèrent encore un certain nombre de ces terribles assaillants, dont quelques-uns foncèrent directement sur l’attelage.

De là, épouvante bien naturelle des chevaux que