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KÉRABAN-LE-TÊTU.

venu à Odessa ! — N’est-il pas vrai, Van Mitten ? »

Le Hollandais se contenta de faire un signe affirmatif, en abaissant lentement la tête.

« Ah ! au fait, vous n’avez pas été présenté, et il faut que je vous présente ! » dit le seigneur Kéraban.

Et, s’adressant à Sélim :

« Mon ami Van Mitten, lui dit-il, mon correspondant de Rotterdam, que j’emmène dîner à Scutari !

— À Scutari ? s’écria le banquier.

— Il paraît !… dit Van Mitten.

— Et son valet Bruno, ajouta Kéraban, un brave serviteur, qui n’a pas voulu se séparer de son maître !

— Il paraît !… répondit Bruno, comme un écho fidèle.

— Et maintenant, en route ! »

Ahmet intervint de nouveau :

« Soit, mon oncle, dit-il, et croyez bien que personne ici n’a l’envie de vous résister… Mais si vous n’êtes venu à Odessa que parce qu’Odessa est sur votre route, quelle route voulez-vous donc suivre pour aller de Constantinople à Scutari ?

— La route qui fait le tour de la mer Noire !