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KÉRABAN-LE-TÊTU.

responsable ! Et quand je pense que c’est pour ne pas payer dix paras qu’il fait le malheur du seigneur Ahmet, le vôtre… et, par conséquent, le mien. Je voudrais, oui !… je voudrais que la mer Noire débordât jusqu’aux dernières limites du monde, pour voir s’il s’obstinerait encore à en faire le tour !

— Il le ferait ! répondit Amasia d’un ton de conviction profonde. Mais parlons d’Ahmet, Nedjeb, et ne parlons que de lui ! »

En ce moment, Yarhud venait de quitter son canot, et, sans être vu, il s’avançait vers les deux jeunes filles. Au bruit de ses pas, toutes deux se retournèrent. Leur surprise, mêlée d’un peu de crainte, fut grande en l’apercevant près d’elles.

Nedjeb s’était relevée la première.

« Vous, capitaine ? dit-elle. Que venez-vous faire ici ? Que voulez-vous donc ?…

— Je ne veux rien, répondit Yarhud, en feignant quelque étonnement de se voir accueilli de la sorte, je ne veux rien, si ce n’est me mettre à votre disposition pour…

— Pour ?… répéta Nedjeb.

— Pour vous conduire à bord de la tartane, répondit le capitaine. N’avez-vous pas décidé de