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KÉRABAN-LE-TÊTU.

venir visiter sa cargaison et de faire un choix de ce qui pourrait vous convenir ?

— C’est vrai, chère maîtresse, s’écria Nedjeb. Nous avions promis au capitaine…

— Nous avions promis, quand Ahmet était encore là, répondit la jeune fille, mais Ahmet est parti, et il n’y a plus lieu de nous rendre à bord de la Guïdare ! »

Les sourcils du capitaine se froncèrent un instant ; puis, du ton le plus calme :

« La Guïdare, dit-il, ne peut faire un long séjour dans la baie d’Odessa, et il est possible que j’appareille demain ou après-demain au plus tard. Si donc la fiancée du seigneur Ahmet veut faire acquisition de quelques-unes de ces étoffes dont les échantillons ont paru lui plaire, il faudrait profiter de cette occasion. Mon canot est là, et, en quelques instants, nous pourrons être à bord.

— Nous vous remercions, capitaine, répondit froidement Amasia, mais j’aurais peu de goût à m’occuper de pareilles fantaisies en l’absence du seigneur Ahmet ! Il devait nous accompagner dans cette visite à la Guïdare, il devait nous aider de ses conseils… Il n’est plus là, et, sans lui, je ne peux et ne veux rien faire !