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KÉRABAN-LE-TÊTU.

impatientée de cette obstination du capitaine maltais à lui imposer sa présence et cette conversation dans la villa.

— Le hasard m’a fait assister à toute cette scène, qui a précédé le départ du seigneur Ahmet.

— Le hasard ? répondit Amasia, devenue méfiante, comme par un pressentiment.

— Le hasard seul ! répondit Yarhud. J’étais là, dans mon canot, qui était resté à votre disposition…

— Quelle proposition avez-vous à nous faire, capitaine ? demanda la jeune fille.

— Une proposition très naturelle, répondit Yarhud. J’ai vu combien la fille du banquier Sélim avait été affectée de ce brusque départ, et, s’il lui plaisait de revoir encore une fois le seigneur Ahmet ?…

— Revoir encore une fois !… Que voulez-vous dire ? répondit Amasia, dont le cœur battit à cette pensée.

— Je veux dire, reprit Yarhud, que, dans une heure, l’équipage du seigneur Kéraban passera nécessairement à la pointe de ce petit cap que vous apercevez là-bas ! »

Amasia s’était avancée et regardait, la légère courbure de la côte à l’endroit indiqué par le capitaine.

« Là ?… là ?… fit-elle.