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KÉRABAN-LE-TÊTU.

ne vient pas, je saurai bien ouvrir moi-même !…

— Un peu de calme, mon oncle ! dit Ahmet, en retenant Kéraban, qui se préparait à descendre.

— Du calme ?…

— Oui ! voici ce gardien ! »

En effet, le garde-barrière, sortant de sa maisonnette, se dirigeait tranquillement vers l’attelage.

« Pouvons-nous passer, oui ou non ? demanda Kéraban d’un ton sec.

— Vous le pouvez, répondit le gardien. Le train de Poti n’arrivera pas avant dix minutes.

— Ouvrez votre barrière, alors, et ne nous retardez pas inutilement ! Nous sommes pressés !

— Je vais vous ouvrir, » répondit le garde.

Et, ce disant, il alla d’abord repousser la barrière placée de l’autre côté de la voie, puis, il revint manœuvrer celle devant laquelle l’attelage s’était arrêté, mais tout cela posément, en homme qui n’a pour les exigences des voyageurs qu’une indifférence parfaite.

Le seigneur Kéraban bouillait déjà d’impatience.

Enfin, le passage fut libre des quatre côtés, et la chaise s’engagea à travers la voie.

À ce moment, à l’opposé, parut un groupe de voyageurs. Un seigneur turc, monté sur un ma-