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le mot de la situation dit par pinchinat.


XIII

LE MOT DE LA SITUATION DIT PAR PINCHINAT.

Si les machines de Bâbord-Harbour sont maintenant hors d’état de fonctionner par suite de l’éclatement des chaudières, celles de Tribord-Harbour sont intactes. Il est vrai, c’est comme si Standard-Island n’avait plus aucun appareil de locomotion. Réduite à ses hélices de tribord, elle continuera de tourner sur elle-même, elle n’ira pas de l’avant.

Cet accident a donc aggravé la situation. En effet, alors que Standard-Island possédait ses deux machines, susceptibles d’agir simultanément, il eût suffi d’une entente entre le parti Tankerdon et le parti Coverley pour mettre fin à cet état de choses. Les moteurs auraient repris leur bonne habitude de se mouvoir dans le même sens, et l’appareil, retardé de quelques jours seulement, eût repris sa direction vers la baie Madeleine.

À présent, il n’en va plus ainsi. L’accord se fît-il, la navigation est devenue impossible, et le commodore Simcoë ne dispose plus de la force propulsive nécessaire pour quitter ces lointains parages.

Et encore si Standard-Island était stationnaire pendant cette dernière semaine, si les steamers attendus eussent pu la rejoindre, peut-être eût-il été possible de regagner l’hémisphère septentrional…

Non, et, ce jour-là, une observation astronomique a permis de constater que Standard-Island s’est déplacée vers le sud durant cette giration prolongée. Elle a dérivé du douzième parallèle sud jusqu’au dix-septième.

En effet, entre le groupe des Nouvelles-Hébrides et le groupe des