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invités… inviti.

— Non… mais ne la compliquons pas.

— Et nos bagages qui filent sur San-Diégo !… remarque Son Altesse en se croisant les bras.

— Et notre concert de demain !… s’écrie Sébastien Zorn.

— Nous le donnerons par téléphone ! » répond le premier violon, dont la plaisanterie n’est pas pour calmer l’irascibilité du bouillant violoncelliste.

L’observatoire, on ne l’a pas oublié, occupe le milieu d’un vaste square, auquel aboutit la Unième Avenue. À l’autre extrémité de cette principale artère, longue de trois kilomètres, qui sépare les deux sections de Milliard-City, les artistes peuvent apercevoir une sorte de palais monumental, surmonté d’un beffroi de construction très légère et très élégante. Ils se dirent que là doit être le siège du gouvernement, la résidence de la municipalité, en admettant que Milliard-City ait un maire et des adjoints. Ils ne se trompent pas. Et, précisément, l’horloge de ce beffroi commence à lancer un joyeux carillon, dont les notes arrivent jusqu’à la tour avec les dernières ondulations de la brise.

« Tiens !… C’est en ré majeur, dit Yvernès.

— Et à deux quatre, » dit Pinchinat.

Le beffroi sonne cinq heures.

« Et dîner, s’écrie Sébastien Zorn, et coucher ?… Est-ce que, par la faute de ce misérable Munbar, nous allons passer la nuit sur cette plate-forme, à cent cinquante pieds en l’air ? »

C’est à craindre, si l’ascenseur ne vient pas offrir aux prisonniers le moyen de quitter leur prison.

En effet, le crépuscule est court sous ces basses latitudes, et l’astre radieux tombe comme un projectile à l’horizon. Les regards que le quatuor jette jusqu’aux extrêmes limites du ciel, n’embrassent qu’une mer déserte, sans une voile, sans une fumée. À travers la campagne circulent des trams courant à la périphérie de l’île ou desservant les deux ports. À cette heure, le parc est encore dans toute son animation. Du haut de la tour, on dirait une im-