Mais, soudain, son attention venait d’être attirée par deux prisonniers qui formaient un groupe à part. Il s’était arrêté, comme si ses pieds eussent été cloués au sol. Là, près d’un homme de haute stature, une jeune fille, épuisée de fatigue, gisait à terre. En apercevant Nicolas Starkos, l’homme se redressa brusquement. Aussitôt la jeune fille rouvrit les yeux. Mais, dès qu’elle aperçut le capitaine de la Karysta, elle se rejeta en arrière.
« Hadjine ! » s’écria Nicolas Starkos.
C’était Hadjine Elizundo, que Xaris venait de saisir dans ses bras, comme pour la défendre.
« Elle ! » répéta Nicolas Starkos.
Hadjine s’était dégagée de l’étreinte de Xaris et regardait en face l’ancien client de son père.
Ce fut à ce moment que Nicolas Starkos, sans même chercher à savoir comment il pouvait se faire que l’héritière du banquier Elizundo fût ainsi exposée sur le marché d’Arkassa, jeta d’une voix troublée cette nouvelle enchère de trois mille livres.
« Trois mille livres ! » avait répété le crieur.
Il était alors un peu plus de quatre heures et demie. Encore vingt-cinq minutes, le coup de canon se ferait entendre, et l’adjudication serait prononcée au profit du dernier enchérisseur.