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à bord de la « syphanta » !

à bord de la corvette, mais aussi qu’il se fasse en pleine mer… dès demain ! Il y a parmi eux un vieux prêtre… »

Soudain, Xaris fut interrompu par la voix du gabier qui était en vigie dans les barres de misaine :

« Navires au vent ! »

Aussitôt Henry d’Albaret se leva et rejoignit le capitaine Todros, qui regardait déjà dans la direction indiquée.

Une flottille, composée d’une douzaine de bâtiments de divers tonnages, se montrait à moins de six milles dans l’est. Mais, si la Syphanta, encalminée alors, était absolument immobile, cette flottille, poussée par les derniers souffles d’une brise qui n’arrivait pas jusqu’à la corvette, devait nécessairement finir par l’atteindre.

Henry d’Albaret avait pris une longue-vue, et il observait attentivement la marche de ces navires.

« Capitaine Todros, dit-il en se retournant vers le second, cette flottille est encore trop éloignée pour qu’il soit possible de reconnaître ses intentions ni quelle est sa force.

— En effet, mon commandant, répondit le second, et, avec cette nuit sans lune qui va devenir très obscure, nous ne pourrons nous prononcer ! Il faut donc attendre à demain.