échapperaient-ils, cette fois, aux horreurs de l’esclavage ?
« Prenez garde, mon commandant ! » s’écria Xaris, qui venait de se jeter au devant lui.
Une seconde de plus, Henry d’Albaret était frappé à mort. Mais Xaris saisit de ses deux mains le pirate qui allait le frapper, et il le précipita dans la mer. Trois fois, d’autres voulurent arriver jusqu’à Henry d’Albaret ; trois fois, Xaris les étendit à ses pieds.
Cependant, le pont de la corvette était alors entièrement envahi par la masse des assaillants. À peine, quelques détonations se faisaient-elles entendre. On se battait surtout à l’arme blanche, et les cris dominaient les fracas de la poudre.
Les pirates, déjà maîtres du gaillard d’avant, avaient fini par emporter tout l’espace jusqu’au pied du grand mât. Peu à peu, ils repoussaient l’équipage vers la dunette. Ils étaient dix contre un — au moins. Comment la résistance eût-elle été possible ? Le commandant d’Albaret, s’il eût alors voulu faire sauter sa corvette, n’aurait pas même pu mettre son projet à exécution. Les assaillants occupaient l’entrée des écoutilles et des panneaux qui donnaient accès à l’intérieur. Ils s’étaient répandus dans la batterie et dans l’entrepont, où la lutte continuait avec le