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Page:Verne - Le Pilote du Danube, Hetzel, 1920.djvu/183

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PRISONNIER.

éloignés en projetant de tirer parti de leur découverte. Ces projets, il s’agissait maintenant de les réaliser.

Les trois hommes s’étaient tapis dans l’herbe de la rive, et, de là, ils épiaient Serge Ladko. Celui-ci, poursuivant sa méditation, ignorait leur présence et n’avait aucun soupçon du danger qu’elle lui faisait courir. Le danger était grand, cependant, ces gens en embuscade, trois affiliés de la bande de malfaiteurs qui parcourait alors la région du Danube, n’étant pas de ceux qu’il fait bon rencontrer dans un lieu désert.

De cette bande, Titcha était même un membre important ; il pouvait être considéré comme le premier après le chef, dont les exploits valaient au nom du pilote une honteuse célébrité. Quant aux deux autres, Sakmann et Zerlang, simples comparses : des bras, non des têtes.

« C’est lui ! murmura Titcha, en arrêtant de la main ses compagnons, dès qu’il découvrit la barge au détour du fleuve.

— Dragoch ? interrogea Sakmann.

— Oui.

— Tu en es sûr ?

— Absolument.

— Mais tu ne vois pas sa figure, puisqu’il a le dos tourné, objecta Zerlang.

— Ça ne m’avancerait pas à grand’chose de voir sa figure, répondit Titcha. Je ne le connais pas. À peine si je l’ai aperçu à Vienne.