Page:Verne - Le Pilote du Danube, Hetzel, 1920.djvu/330

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

326
LE PILOTE DU DANUBE.

qu’il vous brûle la politesse quand je vous aurai déposé à terre.

— Nous allons donc nous séparer ? demanda Karl Dragoch.

— Oui, répondit Serge Ladko. Quand vous aurez pris terre, je retournerai aux alentours du chaland, et demain je m’arrangerai pour m’introduire à bord.

— En plein jour ?

— En plein jour. J’ai mon idée. Soyez tranquille, pendant un certain temps tout au moins, je ne courrai aucun danger. Plus tard, quand nous serons près de la mer Noire, je ne dis pas que les choses ne risquent de se gâter. Mais je compte sur vous à ce moment que je retarderai le plus possible.

— Sur moi ?… Que pourrai-je donc faire ?

— M’amener du secours.

— Je m’y emploierai, n’en doutez pas, affirma chaleureusement Karl Dragoch.

— Je n’en doute pas, mais vous aurez peut-être quelque difficulté. Vous ferez pour le mieux, voilà tout. Ne perdez pas de vue que le chaland quittera son mouillage demain à midi, et que, si rien ne l’arrête, il sera en mer vers quatre heures. Basez-vous là-dessus.

— Pourquoi ne restez-vous pas avec moi ? demanda Karl Dragoch très inquiet pour son compagnon.

— Parce que vous pouvez éprouver du retard, ce qui permettrait à Striga de prendre de l’avance et de disparaître. Il ne faut