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Page:Verne - Le Pilote du Danube, Hetzel, 1920.djvu/54

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LE PILOTE DU DANUBE.

un bénéfice, et je considère toujours l’affaire comme excellente. Je persiste donc à vous offrir cinq cents florins à forfait, soit mille florins, passage compris.

— Et je persiste à les refuser.

— Alors, je répéterai ma question : Pourquoi ?

Une telle insistance avait véritablement quelque chose de déplacé. Ilia Brusch, fort calme de son naturel, commençait néanmoins à perdre patience.

— Pourquoi ? répondit-il plus vivement. Je vous l’ai dit, je crois. J’ajouterai, puisque vous l’exigez, que je ne veux personne à bord. Il n’est pas défendu, je suppose, d’aimer la solitude.

— Certes, reconnut son interlocuteur sans faire le moins du monde mine de quitter le banc sur lequel il semblait incrusté. Mais, avec moi, vous serez seul. Je ne bougerai pas de ma place et même je ne dirai pas un mot, si vous m’imposez cette condition.

— Et la nuit ? répliqua Ilia Brusch, que la colère gagnait. Pensez-vous que deux personnes seraient à leur aise dans ma cabine ?

— Elle est assez grande pour les contenir, répondit l’inconnu. D’ailleurs, mille florins peuvent bien compenser un peu de gêne.

— Je ne sais pas s’ils le peuvent, riposta Ilia Brusch de plus en plus irrité, mais moi je ne le veux pas. C’est non, cent fois