Page:Verne - Le Secret de Wilhelm Storitz, 1910.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
117
LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

Le capitaine Haralan écoutait les propos échangés entre le chef de police et moi. Il se contenta de dire en indiquant le belvédère :

— Montons.

M. Stepark gravit le premier les échelons, en s’aidant d’une grosse corde qui pendait jusqu’au plancher.

Le capitaine Haralan d’abord, moi ensuite, nous grimpions après lui. Il était probable que trois personnes suffiraient à remplir cet étroit lanterneau.

En effet, ce n’était qu’une sorte de cage carrée de huit pieds sur huit, et haute d’une dizaine.

Il y faisait assez sombre, bien qu’un vitrage fût établi entre les montants solidement encastrés dans les poutres du faîtage.

Cette obscurité tenait à ce que d’épais rideaux de laine étaient rabattus, ainsi que nous l’avions remarqué du dehors. Mais, dès qu’ils furent relevés, la lumière pénétra largement à travers le vitrage.

Par les quatre faces du belvédère, le regard pouvait parcourir tout l’horizon de Ragz. Rien ne gênait la vue, plus étendue qu’à la terrasse de l’hôtel Roderich, moins toutefois qu’à la tour de Saint-Michel et au donjon du Château.

Je revis de là le Danube à l’extrémité du boulevard, la cité se développant vers le Sud, dominée par le beffroi de la Maison de Ville, par la flèche de la cathédrale, par le donjon de la colline de Wolkang, et autour, les vastes prairies de la puszta, bordée de ses lointaines montagnes.

J’ai hâte de dire qu’il en fut du belvédère comme du restant de la maison. On n’y trouva personne. Il fallait que M. Stepark en prît son parti, cette descente de police ne donnerait aucun résultat, et on ne saurait rien encore des mystères de la maison Storitz.

J’avais pensé que ce belvédère servait peut-être à des observations astronomiques et qu’il renfermait des appareils pour