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LE SECRET DE WILHELM STORITZ.

Nous nous penchâmes sur la rampe, et nous aperçûmes un des agents restés en surveillance dans le couloir qui se relevait en se frottant les reins.

— Qu’y a-t-il, Ludwig ? interrogea M. Stepark.

L’agent expliqua qu’il se tenait debout sur la deuxième marche de l’escalier, quand son attention avait été attirée par les craquements que nous avions entendus. En se retournant alors brusquement pour en reconnaître la cause, il est à supposer qu’il avait mal calculé ses mouvements, car, ses deux talons glissant à la fois, il était tombé à la renverse, au grand dommage de ses reins. Cet homme ne pouvait s’expliquer sa chute. Il eût juré qu’on lui avait tiré ou poussé les pieds, pour lui faire faire perdre l’équilibre.

Mais cela n’était pas admissible, puisqu’il était seul au rez-de-chaussée, avec son collègue resté en surveillance à la porte principale donnant sur la cour.

— Hum !… fit M. Stepark d’un air soucieux.

En une minute, le second étage fut atteint.

Cet étage ne comprenait que le grenier qui s’étendait d’un pignon à l’autre, éclairé par d’étroits vasistas ménagés dans la toiture, et il fut aisé de constater d’un coup d’œil que personne ne s’y était réfugié.

Au centre, une échelle assez raide conduisait au belvédère qui dominait les combles, et à l’intérieur duquel on s’introduisait par une trappe qui basculait au moyen d’un contre-poids.

— Cette trappe est ouverte, fis-je observer à M. Stepark, qui avait déjà mis un pied sur l’échelle.

— En effet, monsieur Vidal, et il vient par là un courant d’air. D’où ce bruit que nous avons entendu. La brise est forte aujourd’hui, et la girouette crie à la pointe du toit.

— Cependant, répondis-je, on eût dit plutôt un bruit de pas.

— Qui donc aurait marché, puisqu’il n’y a personne ?

— À moins que là-haut, monsieur Stepark ?…

— Dans cette niche aérienne ?…