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le testament d’un excentrique.

Les formalités remplies, le facteur se retira.

« Qu’y a-t-il dans cette lettre ?… dit Lissy Wag.

— De l’argent, Lissy…

— Et qui peut nous envoyer ?…

— Qui ?… » répliqua Jovita Foley.

Elle rompit les cachets de l’enveloppe et en tira une lettre qui renfermait un papier plié.

La lettre ne contenait que ces lignes :

« Ci-inclus un chèque de trois mille dollars sur la Banque de Louisville, et que miss Lissy Wag voudra bien accepter pour payer sa prime, — de la part de Humphry Weldon. »

La joie de Jovita Foley éclata comme une pièce d’artifices. Elle sautait, elle riait à étouffer, elle faisait bouffer ses jupes en tournant, et elle répétait :

« Le chèque… le chèque de trois mille dollars !… C’est ce digne monsieur qui est venu nous voir pendant que tu étais malade, ma chérie !… C’est de M. Weldon !…

— Mais, fit observer Lissy Wag, je ne sais si je peux… si je dois accepter…

— Si tu le peux… si tu le dois !… Ne vois-tu pas que M. Weldon a parié de grosses sommes pour toi !… Il nous l’a dit, d’ailleurs, et il veut que tu puisses continuer la partie !… Tiens, malgré son âge respectable, je l’épouserais… s’il voulait de moi !… Allons toucher le chèque ! »

Et elles allèrent toucher le chèque, qui leur fut payé à l’instant même. Quant à remercier ce digne, cet excellent, ce respectable Humphry Weldon, impossible puisqu’on ne connaissait pas son adresse.

Le soir même, Lissy Wag et Jovita Foley quittaient Louisville, sans avoir rien dit à personne de la lettre si opportunément reçue, et, le lendemain, 11, elles débarquaient à Saint-Louis.