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les frères kip.

On fit compliment à Mme Zieger sur l’excellence de sa table, qui pouvait rivaliser avec les meilleures d’Hobart-Town, et l’aimable hôtesse parut très sensible à ces compliments.

« Il n’y a qu’un mets que je ne puisse plus vous offrir, mes chers amis, dit M. Zieger, parce qu’on ne le fabrique plus dans le pays.

— Et lequel ? s’informa M. Hawkins.

— Un pâté composé de sagou, de noix de coco et de cervelle humaine…

— Et c’était bon ?… s’écria Nat Gibson.

— Le roi des pâtés !

— Vous en avez mangé ?… demanda en riant M. Hawkins.

— Jamais, et je n’aurai plus jamais l’occasion de le faire…

— Voilà ce que c’est, s’écria le capitaine, que d’avoir détruit le cannibalisme dans l’archipel !…

— Comme vous dites, mon cher Gibson ! » répondit M. Zieger.

Le capitaine devait retourner à bord du James-Cook dès que le déjeuner serait terminé. Il n’aimait pas s’absenter, bien qu’il eût confiance en son maître d’équipage. Sa grande crainte était toujours d’être embarrassé par des désertions nouvelles, et il faisait peu de fond sur les matelots recrutés à Dunedin.