Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/113

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bien que je doive m’attendre à tout de la part de ton oncle ! Et moi, qui me promettais au moins quarante-huit heures de promenade à Algerre… Et le port… et le Jardin d’Essai… et la Casbah !

— Que voulez-vous, monsieur Trégomain, c’est une véritable mauvaise chance que mon oncle ait rencontré un bâtiment prêt à prendre la mer !

— Oui… et je me révolterai à la fin ! s’écria le gabarier, qui se laissa aller à un mouvement de colère contre son ami.

— Hélas ! non, monsieur Trégomain, vous ne vous révolterez pas… ou, si vous vous y risquiez, il suffirait que mon oncle vous regardât d’une certaine façon, en roulant son caillou entre ses dents…

— Tu as raison, Juhel, répondit Gildas Trégomain, qui baissa la tête… j’obéirai… tu me connais bien !… C’est tout de même dommage… Et ce fin dîner que je comptais nous offrir chez Moïse, à la pointe Pescade !… »

Vains regrets ! Le pauvre homme, en exhalant un gros soupir, acheva ses préparatifs. Dix minutes après, Juhel et lui avaient trouvé maître Antifer, le banquier Zambuco, Ben-