Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/112

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oncle qui lui ordonnait de se lever. Puis, les marches gémirent sous les pas qui redescendaient l’escalier.

Juhel, qui était en train d’écrire, ajouta une ligne à sa lettre, prévenant Énogate que tous allaient quitter Alger le soir même. Voilà donc pourquoi Zambuco et maître Antifer étaient sortis… C’était afin de s’informer si quelque navire se préparait à partir pour la côte d’Afrique. Oui, par une bonne fortune inespérée ils avaient trouvé ledit paquebot faisant ses préparatifs d’appareillage, ils s’étaient empressés de retenir des places à bord, et alors, maître Antifer, sans se préoccuper en aucune façon des convenances d’autrui, était monté prévenir Gildas Trégomain et Juhel, tandis que le banquier avertissait Ben-Omar et Nazim.

Le gabarier se sentit tomber à un inexprimable désappointement, tout en préparant sa valise. Mais il n’y avait pas à discuter. Le chef avait parlé ; il fallait obéir.

Presque aussitôt, Juhel rejoignit Gildas Trégomain dans sa chambre, et lui dit :

« Vous ne vous attendiez pas ?…

— Non, mon garçon, répondit le gabarier,