Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/119

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Tous se rendaient à Dakar, où le steamer devait déposer ses marchandises. Il n’y aurait donc pas lieu de faire escale en route. Aussi, maître Antifer ne pouvait-il que s’applaudir de s’être précipité à bord du Catalan. Il est vrai, qu’une fois rendu à Dakar, on n’aurait pas atteint le but, et c’est même ce que lui fit observer Zambuco.

« D’accord, répondit-il, mais je n’ai jamais compté trouver un paquebot allant d’Alger au Loango, et, lorsque nous serons à Dakar, nous aviserons. »

En effet, il eût été difficile de procéder autrement. Il n’en restait pas moins que cette dernière partie du voyage présenterait sans doute de réels embarras. De là sérieux sujet de préoccupation pour les beaux-frères en expectative.

Pendant la nuit, le Catalan prolongea le littoral à la distance de deux à trois milles. Les feux de Tenez se montrèrent, puis ce fut à peine si l’on put distinguer la sombre masse du cap Blanc. Le lendemain, dans la matinée, on aperçut les hauteurs d’Oran, et une heure après, le paquebot doubla le promontoire au revers duquel s’arrondit la rade de Mers-el-Kébir.