Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/130

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cailloux qui manquent aux grèves du littoral africain, et maître Antifer pourrait y renouveler sa provision.

La vérité nous oblige à dire qu’une semaine à Dakar, c’est long, très long. Les promenades sur le port, les excursions jusqu’au marigot qui coule à l’est de la ville, n’offrent pas au touriste des distractions suffisantes pour l’occuper plus d’un jour. Aussi convenait-il de s’armer de cette patience qu’une heureuse philosophie peut seule donner. Mais, à l’exception de Gildas Trégomain, remarquablement doué sous ce rapport, ils n’étaient ni patients ni philosophes, l’irritable Malouin et les divers personnages qu’il entraînait à sa suite. S’ils bénissaient Kamylk-Pacha de les avoir choisis pour héritiers, ils le maudissaient de la fantaisie qu’il avait eue d’enterrer son héritage si loin. C’était déjà trop d’être allés jusqu’au golfe d’Oman, et voilà qu’il fallait descendre jusqu’au golfe de Guinée ! Cet Égyptien n’aurait donc pu faire choix d’un honnête îlot, bien discret, sur les parages des mers européennes ? Est-ce qu’il ne s’en rencontre pas dans la Méditerranée, dans la Baltique, dans la mer Noire, dans la mer du Nord,