Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/129

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parages, ce n’était pas admissible. Certainement, son neveu et son ami ne l’y suivraient pas, et l’empêcheraient même d’entreprendre une telle campagne, dussent-ils l’enfermer dans une maison d’aliénés.

Lorsque Gildas Trégomain et Juhel rentrèrent à l’hôtel, ils y retrouvèrent maître Antifer et le banquier.

L’agent français avait fait le meilleur accueil à son compatriote. Toutefois, quand celui-ci demanda s’il se trouvait à Dakar quelque navire en partance pour un des ports du Loango, il n’obtint qu’une réponse fort décourageante. Les paquebots qui font ce service sont très irréguliers, et, dans tous les cas, ne touchent à Dakar qu’une fois par mois. Il existe bien un service hebdomadaire entre Sierra-Léone et Grand-Bassam, mais de là au Loango il y a loin encore. Or, le premier paquebot ne devait pas arriver à Dakar avant huit jours. Quelle malencontreuse chance ! Une semaine à passer dans cette bourgade en rongeant son frein ! Et il faudrait qu’il fût d’un acier finement trempé, ce frein, pour résister aux dents de Pierre-Servan-Malo, qui broyaient maintenant un caillou par jour. Il est vrai, ce ne sont pas les