Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/134

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pas hésité à prendre le chemin du littoral…

— À pied ?…

— À pied. »

Il en parlait à son aise, Pierre-Servan-Malo ! Et les dangers, les obstacles, les impossibilités d’un tel cheminement ! Huit cents lieues à travers les territoires du Liberia, de la côte d’Ivoire, des Achantis, du Dahomey, du Grand-Bassam ! Non, et il devait s’estimer très heureux qu’en prenant passage à bord d’un paquebot, il pût éviter les périls du voyage ! Pas un de ceux qui l’auraient accompagné dans une pareille expédition n’en serait revenu ! Et Mlle Talisma Zambuco eût vainement attendu en sa maison de Malte le retour de son trop audacieux fiancé !

Ils devaient donc se résigner au paquebot, bien qu’il ne dût pas arriver avant une huitaine de jours. Mais qu’elles leur paraîtraient longues, ces heures passées à Dakar !

Tout autre était la conversation du couple Saouk-Omar. Non pas que le fils de Mourad fût moins impatient d’atteindre l’îlot et d’enlever le trésor de Kamylk-Pacha, non ! C’était sur la façon dont il en dépouillerait les deux colégataires à son profit, que se concentrait sa pensée,