Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/144

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— Oui… moi ! » avait répondu l’autre.

Et, sur un signe du premier, qui était Saouk, le second, un Portugais du nom de Barroso, l’avait suivi hors de la ville.

Si Saouk ne parlait pas la langue de Barroso, Barroso parlait la langue de Son Excellence, ayant longtemps vécu en Égypte. Deux anciennes connaissances, on le voit. Barroso faisait partie de cette bande d’aventuriers qu’entretenait Saouk, lorsqu’il se livrait à des déprédations de toutes sortes, sans être trop inquiété par les agents du vice-roi, grâce à l’influence de Mourad, son père, le propre cousin de Kamylk-Pacha. Puis, la bande s’étant dispersée après quelques hauts faits auxquels il eût été impossible d’assurer l’impunité, Barroso avait disparu. De retour en Portugal, où ses aptitudes naturelles ne trouvèrent pas à s’exercer, il avait quitté Lisbonne pour venir travailler dans une factorerie du Loango. À cette époque, le commerce de la colonie, presque anéanti à la suite de l’abolition de la traite, se réduisait au transport de l’ivoire, de l’huile de palmes, des sacs d’arachides et des billes de bois d’acajou.

Actuellement, ce Portugais, qui avait na-