Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Sont de médiocre intelligence, sans doute, comme tous les Congolais, mais ils en ont assez pour piller, voler, massacrer les fous qui s’aventurent sur cette abominable région… »

Ce bout de dialogue donne une très exacte idée des préoccupations de Juhel, partagées par Gildas Trégomain. Aussi, éprouvèrent-ils tous les deux un véritable soulagement, lorsque Saouk, par l’intermédiaire de Ben-Omar, eut présenté le Portugais Barroso à maître Antifer et au banquier tunisien. Plus de longues étapes à travers ces contrées dangereuses, plus de fatigues sous ce climat excessif pendant un assez long voyage ! Comme Saouk n’avait rien dit de ses rapports antérieurs avec Barroso, comme Juhel ne pouvait soupçonner que ces deux coquins s’étaient connus autrefois, sa défiance ne fut point éveillée. L’essentiel, c’est que l’on ferait le trajet par mer jusqu’à la baie Ma-Yumba. Le temps était beau… On serait rendu en quarante-huit heures… Le boutre débarquerait ses passagers dans le port… il irait à Baracka… au retour il les rembarquerait avec le trésor… et tous regagneraient Loango d’où