Page:Verne - Mirifiques aventures de Maître Antifer, Partie II, 1894.djvu/153

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le prochain paquebot les ramènerait à Marseille… Non ! jamais la chance ne s’était si nettement déclarée en faveur de Pierre-Servan-Malo. Sans doute, il faudrait payer d’un bon prix le transport sur le boutre… Eh ! qu’importait ce prix !

Il y avait deux jours à passer à Loango[1], en attendant que la demi-douzaine d’éléphants, expédiés de l’intérieur, fut rendue à bord du Portalègre. Aussi Gildas Trégomain et Juhel — le premier toujours désireux de s’instruire, — s’amusèrent-ils à parcourir la bourgade, la « banza », comme on dit en langue congolaise.

Loango ou Bouala, la vieille cité, mesurant quatre mille cinq cents mètres de circuit, est bâtie au milieu d’un bois de palmiers. Elle ne se compose que d’un ensemble de factoreries, entourées de « chirubèques », sortes de cabanes faites de tiges de raphias et couvertes en feuilles de papyrus. Les comptoirs y sont portugais, espagnols, français, anglais, hollandais, allemands. Rien de plus mélangé, on le voit. Mais que de nouveau pour le gabarier ! Les

  1. C’est par Loango que l’on va maintenant à Brazzaville sur le fleuve Congo.